#TPLM
Contexte : Un de mes objectifs durant le semestre d’automne était de courir un marathon pour la première fois ; un objectif qui s’inscrit dans un effort d’amélioration progressive de ma capacité d’endurance (j’avais auparavant couru les 10km (2017) et 20km (2018) de Lausanne). Dès mon arrivée à Hong-Kong je m’étais donc inscrit au Marathon de Singapour. Mon choix s’est porté sur celui-ci car l’inscription n’était pas soumise à tirage au sort ni ne nécessitait de performance préalable, comme c’est souvent le cas dans les marathons “célèbres”. Et de surcroit, cela me donnait une occasion de visiter cette ville. Il me faut cependant préciser que le choix du marathon de Singapour n’était probablement pas optimal pour une première expérience en raison du climat équatorial très chaud et humide de l’endroit (~30°C, 85%RH). Mais ce n’est pas grave ; j’aime le challenge. Tout au long du semestre, je me suis donc régulièrement entrainé à la fois seul ainsi qu’avec le club d’athlétisme de HKUST.
03.12.2018. Une fois à Singapour, je dispose d’une semaine pour à la fois visiter la ville et m’acclimater en m’entrainant sur place. Malheureusement quelques jours avant la course mon genou gauche commence à me faire mal (syndrome de l’essuie-glace). Je me mets donc au repos complet avant l’épreuve et me bricole une attelle de fortune. La veille au soir, la douleur n’est malheureusement pas définitivement partie. Mais je ne peux me résigner à abandonner. Je vais courir ce marathon.
09.12.2018. Voici enfin le jour J ! Réveil à 2h30 du matin ; je me dépêche d’enfiler mes habits de course, puis d’avaler une banane et une barre de céréale. J’en profite également pour échanger avec d’autres coureurs présents dans l’auberge de jeunesse, qui me donnent de précieux conseils. Puis nous partons tous ensemble dans la ville déserte en direction de la course. Le départ a lieu dans le stade de Formule 1 de la ville, c’est très impressionnant. Les premiers départs ont lieu à 4h. Chaque groupe de coureur avance alors progressivement vers la ligne de départ, l’adrénaline monte. Vient enfin le départ de mon groupe. L’objectif est de finir le marathon, on verra bien pour le temps. C’est parti !
- km 0.5 : je dois uriner.
- km 5 : mon genou gauche commence à me faire mal.
Malgré la relative fraicheur de la nuit, il fait tout de même chaud et très humide. Je transpire énormément. Heureusement des stands de ravitaillement sont présents tous les deux kilomètres. Arrêts impératifs pour ne pas finir desséché [!].
- km 18 : magnifique lever du Soleil sur les gratte-ciels du centre-ville.
- km 21 : la moitié de la course ; mes jambes sont tellement douloureuses que le genou ne se fait plus vraiment remarquer.
- km 30 : ça devient extrêmement difficile, tant physiquement que mentalement ; j’avais été prévenu par d’autres coureurs habitués ; je commence à alterner marche et course.
- km 36 : un des stands distribue de la crème « baume du tigre » spéciale pour l’effort physique ; je l’applique sur mes jambes et soudain du feu se met à couler dans celles-ci, je suis reparti !
- km 42 : la délivrance.
Finalement la ligne d’arrivée, je termine avec un temps de 5h35min. Rien d’exceptionnel en termes de performance mais je suis tellement content d’avoir terminé la course malgré toutes les difficultés rencontrées (genou, climat, etc). L’objectif est donc bel et bien atteint ✔️. Je reçois même une très jolie médaille !
Il ne me reste alors plus qu’à rentrer à l’auberge de jeunesse en boitant (on reconnait tout de suite les coureurs qui rentrent chez eux à leur démarche). Un bon repas et une petite sieste, et je dois déjà repartir pour Hong Kong. Le chemin jusqu’à l’aéroport est particulièrement douloureux : mon corps tout entier est fourbu, et mon genou me fait à présent vraiment mal. L’avion décolle à 19h (vol très confortable de Singapore Airlines - j’apprécie) et j’arrive à Hong Kong aux alentours de minuit. Il me faut encore prendre un bus jusqu’au centre-ville, puis grimper dans un taxi qui m’emmène jusqu’au campus de HKUST. Il est 3h du matin lorsque je m’effondre sur mon lit et sombre dans un profond sommeil.
Note pour moi-même : la prochaine fois, ne pas planifier le retour en avion durant la même journée que la course.